Partager

L’aéronautique prend des ailes

7 nov. 2019 L'Economiste

Plus de 80 nouvelles entreprises de l’aéronautique devraient choisir le Maroc d’ici 2030. Le secteur, qui accueille 140 sociétés actuellement, en comptera 220 d’ici 11 ans. Selon une étude publiée par le cabinet Mazars en 2016, «le Maroc est classé au 5e rang mondial des pays les plus attractifs pour l’installation de sous-traitants, juste après l’Allemagne (4e), la Chine (3e), les Etats-Unis (2e) et la France (1er)».

En Afrique, le site Maroc est considéré comme le plus attractif (1er). De 2014, année de lancement du Plan d’accélération industrielle (PAI), à 2018, l’industrie aéronautique a multiplié par 2 son chiffre d’affaires. Il est passé de 900 millions de dollars à 1,7 milliard. Sur la base du carnet de commandes actuel, les ventes prévisionnelles de 2021 sont estimées à 2,6 milliards de dollars, soit environ le triple de celui de 2014. Il faut préciser que les prévisions de ventes ne tiennent pas compte de l’écosystème de Boeing. Autant dire que le secteur surperforme.

«Lorsque nous avons fait le Plan d’accélération industrielle, nous avions fixé un taux d’intégration locale invraisemblable à 32%. Aujourd’hui, le secteur vient de dépasser les 38%», confirme My Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie verte et numérique. Le taux d’intégration locale ayant dépassé l’objectif initial fixé à l’horizon 2020 (32%). Aujourd’hui, un nouvel objectif plus ambitieux est fixé au secteur. Il est désormais de 42% pour 2020.

Comparé au secteur automobile, qui affiche un taux d’intégration autour de 60%, contre 38% actuellement pour l’aéronautique, les locataires de MidParc progressent plus vite en termes de rythme d’intégration. En effet, de 2014 à aujourd’hui, l’industrie aéronautique est passée de 17 à 38% de taux d’intégration, soit un bond de 21 points en 6 ans, contre une amélioration d’environ 15 points pour l’industrie automobile (de 45% en 2014 à environ 60%).

Les carnets de commandes ne désemplissent pas chez les opérateurs. On y fabrique les pièces made in Maroc d’une trentaine de modèles d’avions: 5 chez Boeing (737, 767, 747…), 8 chez Airbus (A320, A330, A380…), 8 du canadien Bombardier, 2 appareils de l’avionneur chinois Comac (ARJ21 et C919), 5 avions du brésilien Embraer, ou encore le SJ100 du russe Sukhoi.

Aujourd’hui, le site Maroc est devenu une base incontournable dans la construction aéronautique. Les opérateurs sont répartis entre les écosystèmes assemblage, ingénierie, RMO (maintenance d’avions et moteurs), systèmes électriques, ou encore les écosystèmes composite, moteur et électronique embarquée. «Le spectre est en train de s’élargir petit à petit pour toucher de nouveaux secteurs qui pourraient être porteurs, notamment l’aéronautique défense», soutient Hamid Benbrahim El Andaloussi, PDG de MidParc.