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Bourse: Les bénéfices semestriels marquent le pas

9 oct. 2019 L'Economiste

Au-delà des effets conjoncturels, certains éléments exceptionnels comme la contribution sociale de solidarité, quelques contrôles fiscaux et la non-récurrence de l'abattement de l'impôt dont bénéficiait Total Maroc pour son entrée en Bourse ont contribué à la baisse des profits du marché

Après le bal des résultats de la première moitié de l'année, le bilan est plutôt mitigé. Les bénéfices des sociétés cotées se sont établis à 15 milliards de DH au 1er semestre, selon les données compilées par la division recherche de Upline Securities. C'est beaucoup moins bien qu'à la même période de l'année dernière.

Au-delà des effets conjoncturels, certains éléments exceptionnels comme la contribution sociale de solidarité, quelques contrôles fiscaux et la non-récurrence de l'abattement de l'impôt dont bénéficiait Total Maroc pour son entrée en Bourse ont contribué à la baisse des profits du marché. Les effets de la conjoncture ne touchent pas tous les secteurs de la même façon.

Les banques et dans une moindre mesure les télécoms ont impacté positivement les résultats. Mais leur contribution s'est avérée insuffisante face aux contre-performance des secteurs mines, l'agroalimentaire, l'immobilier et le pétrole & gaz. L'effet négatif de ces quatre secteurs sur la masse bénéficiaire s'élève à 827 millions de DH.

Le retournement de tendance des cours des matières premières a plombé les résultats de Managem qui a essuyé une perte de 139 millions de DH au premier semestre. Plus d'un an après le début du mouvement de boycott qui a touché, entre autres, Centrale Danone, les résultats de l'industriel laitier en portent toujours les traces. La société a enregistré une perte d'exploitation de 124 millions de DH. Le résultat net est déficitaire de 289 millions de DH.

Dans l'immobilier, malgré les propos rassurants des dirigeants des groupes cotés, le marché manque de visibilité sur ce secteur. «Nous avons besoin d'avoir plus de visibilité sur le planning des ventes et sur la réserve foncière de certains groupes», confie un professionnel de marché.

Les contre-performances des secteurs mines, agroalimentaire, immobilier et pétrole & gaz ont pesé sur le comportement des bénéfices des sociétés non financières qui n'on pas été aidées par une croissance quasiment nulle du chiffre d'affaires
Sur la première moitié de l'année, Alliances, Addoha et Résidences Dar Saada ont ensemble vu leur résultat d'exploitation baisser de 21% à 731 millions de DH. Les bénéfices, eux, ont dévissé de 23% à 517 millions de DH. Ils ont diminué de 17% pour Alliances et Résidences Dar Saada et de 25% pour Addoha.

Par groupe d'entreprises, les sociétés non financières ont vu leurs bénéfices décrocher de 11% à 8 milliards de DH. Par contre, les institutions financières, en particulier les banques, ont mieux négocié cette première moitié de l'année. Le résultat net part de groupe agrégé s'est amélioré de 3% à 6,5 milliards de DH. Pour les trois groupes exposés à l'international, la croissance a été tirée par les activités domestiques, compensant un contexte difficile sur un certain nombre de marchés africains.

Malgré la baisse des résultats au premier semestre, l'année pourrait se terminer sur une note positive, continuent à croire certains analystes. Historiquement, le comportement des résultats a toujours été meilleur sur la deuxième moitié de l'année.

Mais rien n'est garanti pour autant. En outre, les grandes capitalisations (entreprises des secteurs banques, ciments, télécoms, agroalimentaire hors Centrale Danone) se sont relativement bien comportées avec un excédent brut d'exploitation en hausse à fin juin. Cela laisse certains professionnels optimistes pour le reste de l'année.

A fin juin, le chiffre d'affaires des sociétés cotées a progressé de 2,3% à 122 milliards de DH. Pour 2 entreprises sur 3, les revenus ont augmenté.