La traque des réseaux de blanchiment d’argent se poursuit. L’année dernière, les indicateurs de l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF) sont en hausse par rapport à 2017, selon le rapport présenté par son président, Jawhar Nfissi, lors d’une réunion avec le chef du gouvernement.
En 2018, les déclarations de soupçons ont augmenté de 50% par rapport à l’année précédente. Idem pour le nombre des personnes assujetties à la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux, ayant émis des déclarations de soupçon ou autres informations.
Dans les détails, les responsables de l’UTRF ont souligné que l’année dernière a connu un nombre record de déclarations de soupçon reçues, dépassant pour la 1re fois le seuil du millier. Sur les 1.088 déclarations reçues, 1.059 concernent le blanchiment de capitaux et 29 portent sur le financement du terrorisme.
Les déclarations reçues des entités assujetties, notamment les banques, les sociétés de bourse, les bureaux de change… ont atteint 1.085, soit un total de 3.432 déclarations de soupçon depuis la création de l’UTRF. Les professionnels ne relevant pas du secteur financier, comme les avocats, notaires, comptables externes, ont adressé 3 déclarations de soupçon, dont 2 proviennent d’avocats et une d’un casino.
Parallèlement, 7.526 demandes d’informations ont été adressées aux personnes assujetties du secteur financier, en hausse de 91,79% par rapport à 2017. Elles ont porté principalement sur des informations relatives aux comptes, aux opérations de transfert d’argent pour des personnes physiques, aux détails des transactions enregistrées sur des comptes sur une période donnée…
Les dossiers traités sont transmis au ministère public. L’année dernière de nombreuses transmissions ont été effectuées, dont 15 pour des affaires de blanchiment de capitaux et 3 pour des cas de financement du terrorisme. Au total, 107 dossiers ont été transmis au procureur du Roi depuis la création de l’UTRF.