La situation des réserves en eau au Maroc est très critique. Au moment où les exportations des avocats et des fraises, deux cultures très gourmandes en consommation d’eau explosent, la situation journalière des principaux barrages du Royaume est alarmante.
En plein stress hydrique, le Maroc se permet de quadrupler ses exportations d’avocats à destination de l’Allemagne. Concernant les exportations fraises, il dépasse désormais l’Espagne. Cette stratégie gouvernementale exacerbe la pénurie d’eau et appauvrit le petit agriculteur acculé.
Décidemment, ce gouvernement tâtonne encore et toujours. Alors que le stress hydrique atteint son paroxysme et que le taux de remplissage des barrages est nettement critique, l’exécutif continue d’assécher le sol, encourageant, et on se demande bien pourquoi, une culture agricole fortement consommatrice d’eau.
Le taux de remplissage des barrages est un indicateur avéré et il démontre que la situation est très délicate. La situation journalière des principaux barrages indique qu’il est de 27,2%, ce lundi 28 août. Le barrage Al Massira (Chaouia), deuxième plus grand barrage du Royaume indique un taux de remplissage de 2,4%. Autant dire qu’il n’y a dans ce barrage que de la vase.
Alors que la sécheresse fait rage, le Maroc a quadruplé ses ventes d’avocats à l’Allemagne en six ans, avec 5.000 tonnes d’une valeur de 17 millions de dollars la saison dernière.
Faisant fi de la situation critique de notre nappe phréatique, l’Exécutif a hissé, et ce n’est pas une prouesse, le Maroc au 9ème rang des exportateurs mondiaux d’avocats. Le Maroc a exporté la bagatelle de 45.000 tonnes d’avocats d’une valeur de 139 millions de dollars jusqu’en mai 2023.
Notons cependant, que de nombreux pays évitent cette culture comme la peste, puisqu’elle nécessite d’immenses quantités d’eaux.
« Dans ce même sillage, signalons que le Mexique, leader mondial des exportations d’avocats, a constamment diminué ses exportations vers l’Allemagne. Au cours de la campagne 2022/23, les exportations mexicaines d’avocats vers l’Allemagne sont tombées à zéro. »
La culture de l’avocat est souvent critiquée (et pas seulement chez nous) en raison de sa forte consommation d’eau. Au Maroc, des voix s’élèvent à juste titre pour interdire les filières gourmandes en eau et tournées vers l’exportation.
C’est le cas aussi pour la culture de la fraise qui nécessite énormément d’eau. D’ailleurs, l’aberration est telle que la Maroc a dépassé l’Espagne dans cette culture.
Principalement dédié à l’export, et plus précisément en Europe, la fraise marocaine est certes très prisée, mais empiète sur notre équilibre agricole et n’avantage en aucun le petit agriculteur ainsi que les cultures agricoles vitales pour la sécurité alimentaire nationale.
Ces cultures sont donc source de controverses. En raison de la sécheresse et du stress hydrique que connait le pays, l’utilisation intensive de l’eau pour cultiver l’avocat, la fraise, mais aussi la pastèque et la carotte inquiète.
Il est donc vital que le gouvernement reprenne ses esprits et se tourne vers une utilisation plus rationnelle de l’eau dans les exploitations agricoles et pour promouvoir des pratiques agricoles plus durables et responsables.
De plus la culture de l’avocat et de la fraise ne profite en aucun cas au marché national. En effet, le citoyen ordinaire n’a pas les moyens de s’offrir ces fruits tellement hors de prix. L’avocat se négocie entre 50 et 60 dhs le Kg alors que la fraise s’élève à 20 Dhs le Kg.
Finalement, à travers ces cultures risquées pour notre équilibre alimentaire, cette stratégie gouvernementale est marquée par une ruée effrénée à la recherche de la devise, au dépend des citoyens, qui chaque jours sont confrontés à la cherté de la vie.
Winston Churchill disait que « tout le monde peut retourner sa veste, mais il faut une certaine adresse pour la remettre à l’endroit”. C’est ce qu’on verra en 2026… En attendant, la lutte continue.