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Textile/habillement: Comment multiplier les débouchés à l’export

13 sept. 2019 L'Economiste

Plus de 26,8 milliards de DH de chiffre d’affaires réalisé à l’export en 2018. L’Espagne et la France concentrent plus de 70% des 38 milliards de DH réalisés par le secteur du textile et habillement marocain. Face à ces écarts, les professionnels du secteur ratissent large pour diversifier et multiplier les débouchés à l’export.

«Nous ciblons les pays du nord de l’Europe, ainsi que l’Allemagne et certains pays de l’ex-bloc de l’est comme la Pologne», insiste Hichem Mghirbi, membre du conseil d’administration de l’Amith, gérant de Filmod, le lundi 9 septembre. Pour diversifier le sourcing du Made in Maroc, l’Amith multiplie les participations aux salons BtoB.

La dernière participation d’une délégation marocaine a eu lieu la semaine dernière à Munich. Dans le même ordre d’idées, l’association professionnelle organise les Salons «Maroc in Mode» & «Maroc Sourcing» les 17 et 18 octobre prochain à Marrakech. L’objectif est de renforcer la contribution des pays anglo-saxons (Angleterre, Pays-Bas…), l’Allemagne et de l’Europe de l’Est dans le chiffre d’affaires à l’export. La contribution de ces marchés est encore marginale.

L’Amith table sur «20, voire 25% au minimum à l’horizon 2022» contre moins de 15% actuellement. En dépit du fait que l’Allemagne soit le marché le plus important de l’Europe, les entreprises marocaines y écoulent peu leurs produits. A peine 3% des exportations de l’an dernier. Autant dire que ce débouché recèle des gisements de croissance.

Les donneurs d’ordre de ces marchés s’approvisionnent traditionnellement en Asie et en Turquie. Ils y trouvent des sous-traitants beaucoup plus attractifs en termes de capacités de production, une offre matière importante, des prix compétitifs ou encore des complémentarités entre pays voisins: le Vietnam, Cambodge, Bangladesh spécialisés dans la fabrication, et la Chine qui produit énormément de tissus à des prix défiant toute concurrence.

En s’y positionnant, les Marocains feront figure de challengers. Mais il va falloir apporter une réelle valeur ajoutée supplémentaire. Le Maroc a une carte à jouer «en améliorant son offre, en montant en gamme, en allant vers de plus petites séries, en étant beaucoup plus proche et en comprenant mieux le marché», explique Fatima-Zohra Alaoui, directrice de la structure d’animation des écosystèmes textiles de l’Amith.

S’y ajoutent le développement durable et la préservation de l’environnement, notamment la mise en avant du savoir-faire en matière de délavage dans la filière denim. L’enjeu est de mettre l’industrie éthique au service de l’exportation. Cet aspect prend de plus en plus d’importance chez les clients, qui imposent le respect de normes strictes en faveur de la protection de l’environnement sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.