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Crédit d'habitat, comment les banques s'adaptent à ce segment du marché

13 mai 2019 La Nouvelle Tribune

Le manque de liquidités qui caractérise le secteur bancaire marocain ces dernières années a fait croire à nombre d'observateurs que les conditions de financement allaient certainement devenir plus serrées, avec par exemple des taux d'intérêt plus élevés, des durées de remboursement moins longues ou des examens de dossiers plus fermés .

Constat : les établissements bancaires font tout pour séduire les clients et en attirer le maximum. Malgré le rétrécissement de liquidités, les banques continuent à baisser leurs taux d'intérêt et flexibiliser les conditions d'octroi des crédits Habitat.
La demande du marché immobilier semble stagner, le secteur bancaire cherche de plus en plus à réanimer ce segment, et à hisser leurs parts de marché et accompagner les demandeurs de crédit afin de les aider à traverser la barrière psychologique du financement des logements à crédit.
La guerre des taux est lancée, les banques appliquent des taux agressivement bas et, surtout depuis l'arrivée des banques participatives, qui fonctionnent différemment des banques classiques, ce qui a provoqué l'intervention de Bank Al-Maghrib.
Pour mesurer la solvabilité de l'emprunteur, les établissements de crédit appliquent un système de rating client, très détaillé, qui englobe aussi bien la situation matrimoniale, les revenus ainsi que l'ancienneté au sein de l'entreprise. Il s'agit aussi de prendre en considération en premier lieu ; la quotité de financement (les banques accordent actuellement des crédits couvrant jusqu'à 110% du prix du bien (AWB, Banque Populaire, BMCE Bank, CIH …)).
Ce niveau sert à financer en plus du prix du bien immobilier les frais annexes (Frais d'enregistrement, de conservation, de l'hypothèque, les honoraires du notaire et les frais de l'assurance décès-invalidité).
Ensuite, la capacité d'endettement qui plafonne le crédit qui peut être accordé (les établissements bancaires respectent toujours le niveau de 45% des revenus) et comme troisième critère pris en compte, la durée de l'emprunt (quasiment toutes les banques vont jusqu'à 25 ans pour les prêts à long terme selon de l'âge du client qui ne peut dépasser les 60 ans). Seule la BMCI continue de proposer des formules à 30 ou 40 ans et pour les clients jusqu'à 70 ans.
Les clients sont devenus de plus en plus exigeants et mieux informés pour obtenir les meilleures offres bancaires. Pour y remédier, ainsi qu'améliorer la liquidité, les banques visent à faciliter le financement des crédits immobiliers à travers leur normalisation pour que l'emprunt soit accessible à tout le monde( bénéficier d'un crédit qui s'adapte à la situation du client, quels que soient son statut et son revenu, (modeste ou non régulier), et selon ses préférences (des modalités de remboursement flexibles en termes de prélèvement et de durée de vie de l'emprunt) et suivi d'un accompagnement personnalisé pour l'orientation et une bonne optimisation du montant de la traite.
Zineb Chibel, Doctorant et chercheur en Sciences de Gestion à l'ENCG Settat, analyste financière.