Selon Inforisk, plus de 70% des entreprises touchées exercent dans le commerce, le BTP et l’immobilier. La TPE qui réalise un chiffre d’affaires maximum de 10 MDH, faiblement capitalisée et ayant moins de 5 ans d’ancienneté, est le profil type d’une entreprise défaillante.Encore une année noire pour plusieurs entreprises. Le nombre des sociétés qui ont déposé le bilan a poursuivi son augmentation en 2016. Le ministère de la justice et des libertés ne nous avait pas communiqué ses statistiques au moment où nous mettions sous presse. Mais selon les dernières statistiques d’Inforisk, les dépôts de bilan -sanctionnés par un redressement ou une liquidation judiciaire- ont enregistré une hausse inquiétante de plus de 21% entre 2015 et 2016 pour atteindre un nouveau sommet de 7000. Le dernier trimestre de 2016 a été particulièrement meurtrier : 28% des dossiers ont été enregistrés en novembre et décembre. «Les trois secteurs les plus traditionnellement touchés sont le commerce, le BTP et l’immobilier. Ils représentent plus de 70% des défaillances», dévoile Amine Diouri, responsable études et communication chez Inforisk. Le profil type d’une entreprise défaillante est une TPE qui réalise un chiffre d’affaires maximum de 10 millions de dirhams, faiblement capitalisée et ayant moins de 5 ans d’ancienneté.Hausse significative de la part des TPE ayant une probabilité forte de défaillance dans les 24 prochains moisSelon le responsable d’Inforisk, la principale raison de cette «catastrophe» est l’allongement des délais de paiement, aussi bien entre sociétés privées qu’entre sociétés privées et donneurs d’ordre publics. En 2016, ils se sont élevés en moyenne à 10 mois pour les TPME. La situation est beaucoup plus grave dans certains secteurs, comme celui de l’immobilier où il faut compter plus de 360 jours. Le retard de formation du gouvernement a contribué à la hausse du nombre d’entreprises en difficulté. «En l’absence de personnes décisionnaires, les lancements de marchés ainsi que leurs règlements ont été retardés, poussant l’asphyxie de trésorerie à son apogée», souligne le responsable d’Inforisk.D’un point de vue macroéconomique, des études réalisées par Inforisk ont montré qu’il fallait une croissance annuelle du PIB supérieure à 5,5% par an pour inverser la courbe des défaillances d’entreprises, alors qu’en 2016, celle-ci était inférieure à 1%. La situation financière des TPE est devenue absolument critique : baisse de leurs revenus de plus de 26% entre 2012 et 2015, forte dégradation de leur rentabilité nette, augmentation stratosphérique de leurs délais de paiement… Elles n’ont jamais été aussi proches du gouffre. «Nos indicateurs internes montrent que la part des TPE ayant une probabilité forte de défaillance dans les 24 prochains mois a augmenté significativement en une année», explique M. Diouri.
Au moins 7.000 entreprises ont déposé le bilan en 2016
6 avr. 2017
Inforisk