De Casablanca à Dakhla : Le Maroc consolide ses pôles de croissance et d’innovation

Au cours des cinq premiers mois de 2025, le Maroc voit ses créations d’entreprises progresser de 19 %, avec un essor marqué de l’entrepreneuriat individuel (+24 %). Les dépôts de brevets augmentent de 32 %, tandis que Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Dakhla-Oued Ed-Dahab se distinguent comme principaux pôles de croissance.

Les cinq premiers mois de 2025 témoignent d’une vitalité économique notable au Royaume, portée par une dynamique entrepreneuriale et innovante soutenue. Selon le Bulletin d’août de l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC), le Royaume enregistre une progression significative des créations d’entreprises et des dépôts de brevets, confirmant l’émergence de nouveaux pôles de croissance.

Les indicateurs avancés illustrent cette tendance : les immatriculations d’entreprises se sont accrues de 19% sur la période janvier-mai. Cette progression résulte principalement du dynamisme de l’entrepreneuriat individuel (+24%), supérieur à celui des sociétés (+17%). 

Ce phénomène reflète l’impact positif des politiques publiques visant à simplifier les démarches administratives, mais également l’attrait croissant du statut de micro-entrepreneur, notamment auprès des jeunes porteurs de projets.

La Société à Responsabilité Limitée à Associé Unique (SARLAU) demeure la structure juridique privilégiée, représentant 65,6% des nouvelles sociétés, signe de la recherche d’une sécurité patrimoniale associée à une souplesse de gestion.

Sur le plan territorial, la centralisation reste marquée : Casablanca-Settat confirme sa position de locomotive économique nationale. Toutefois, de nouvelles dynamiques régionales émergent. 

Rabat-Salé-Kénitra consolide son rang de second pôle attractif, tandis que Dakhla-Oued Ed-Dahab enregistre une progression spectaculaire, avec une hausse de 506% des créations d’entreprises individuelles. Cette performance illustre l’effet des investissements publics et des projets structurants destinés à dynamiser l’économie locale.

En parallèle, l’innovation connaît une avancée appréciable, bien que des déséquilibres persistent. Entre janvier et mai 2025, 1.179 demandes de brevets ont été déposées, soit une hausse de 32%. 

Toutefois, seuls 154 brevets proviennent de déposants marocains, contre 1.025 étrangers. Les universités demeurent la principale source nationale de dépôts (68%), loin devant les entreprises et les particuliers (14% chacun), tandis que les centres de recherche plafonnent à 4%.

L’innovation se concentre principalement dans des secteurs stratégiques : l’industrie pharmaceutique (33%), la biotechnologie (15%) et la chimie fine organique (13%), confirmant une orientation vers les filières de haute valeur ajoutée.

Autre signal positif, la délivrance des certificats négatifs – préalable à toute création d’entreprise – a progressé de 11%, atteignant 63.355 documents, dont 94% pour des dénominations commerciales. Casablanca-Settat en concentre plus d’un tiers, suivie par Rabat-Salé-Kénitra et Marrakech-Safi.

À l’inverse, le design industriel enregistre un léger repli (-6%), mais reste largement dominé par la créativité nationale (85% des dépôts), notamment dans les emballages (46%), l’habillement et les jouets.

Ces évolutions traduisent un élan entrepreneurial et innovant en pleine consolidation, tout en mettant en lumière les défis de structuration et de diffusion territoriale de cette dynamique, essentielle pour renforcer la compétitivité et la résilience de l’économie marocaine.